Baewolf Africa tenant dans ses mains la matraque cassée et la casquette d'un policier après une altercation le 12 novembre 1976.
©Michael Viola / Philadelphia Inquirer
P.O. BOX 19709
Philadelphia
PA 19143
Chapitre 1
L'organisation MOVE fut créée à Philadelphie, au début des années 1970. Reconnaissables à leurs "dreadlocks", à leur nom patronymique "Africa", à leur choix de vivre en communauté et à leur dévouement total à la cause qu'ils défendent, les membres de MOVE vivent selon les principes du fondateur du groupe JOHN AFRICA.
Chapitre 2
Pendant les années 1970, Frank Rizzo contrôlait toute la vie politique locale à Philadelphie. Il avait commencé sa carrière comme simple policier, mais il franchit tous les échelons et devint finalement commissaire de police de la ville de Philadelphie de 1967 à 1971.
Chapitre 3
Le mardi 8 août, dès l’aube, des centaines de policiers en gilets pare-balles et casques anti-émeute encerclèrent la maison de la 33ème rue et ordonnèrent à MOVE de se rendre.
Chapitre 4
Mumia Abu-Jamal est l’un des journalistes qui fit les reportages les plus honnêtes sur MOVE. Il s’efforçait de comprendre les motivations du groupe. C’est également un journaliste hautement apprécié à Philadelphie où il fut élu président du chapitre local de l’Association des Journalistes Noirs.
Chapitre 5
Entre 6 et 7.30 heures, la police aspergea le quartier de gaz lacrymogènes et tira 10.000 coups de feu sur la maison sachant qu’il y avait des femmes et des enfants à l’intérieur.
Chapitre 6
Quand des membres de MOVE furent en mesure de bénéficier d’une liberté conditionnelle, le Bureau d’Application des Peines de Pennsylvanie publia une clause spéciale stipulant que ces derniers devaient s'engager à n’avoir plus aucun contact avec leur organisation.
Le 5 novembre 1976 se tint une audience concernant plusieurs dossiers sur MOVE. Une vingtaine d'accusés, tous libérés sous caution, devaient comparaître.
Beaucoup furent condamnés et, en dépit de leur décision de se pourvoir en appel, Blake ordonna leur arrestation immédiate. Pendant qu'il conduisait les prévenus à leur cellule, le shérif Jerry Saunders commença à battre un jeune membre de MOVE menotté, Dennis Africa, et une bagarre éclata. Les shérifs s'emparèrent de Robert, Valérie et Rhonda Africa qui n'avaient pas pris part à l'altercation. Ils furent tous battus et emprisonnés. Enceinte de presque neuf mois, Rhonda accoucha prématurément: elle donna naissance à un bébé couvert d'ecchymoses qui mourut peu après sa naissance.
Par la suite, les inculpations pour attaque sur agent de la force publique et refus d'obtempérer furent abandonnées, sauf celles prononcées à l'encontre de Robert, Conrad et Jerry Africa; tous les trois furent condamnés à payer une caution. Cette affaire marqua un tournant décisif dans le conflit entre MOVE et les tribunaux. Après des centaines de condamnations et des années d'audience MOVE avait acquis une parfaite maîtrise des procédures juridiques. La Cour avait fini par accepter un compromis, cessant de sanctionner MOVE quand ils refusaient de se lever à l'entrée du juge, par exemple. A une audition préliminaire, le 7 février 1977, le juge Paul Ribner ordonna aux shérifs de mettre Robert debout de force quand le juge entra au tribunal. Ribner rédigea ensuite des mandats d'amener à l'encontre de Jerry et Conrad, bien que Robert ait expliqué au juge que tous deux étaient absents de Philadelphie ce jour-là mais qu'ils seraient présents à l'audience. Les policiers qui patrouillaient autour du domicile de MOVE, mais auraient dû ignorer la délivrance de mandats d'amener compte-tenu des délais administratifs, commencèrent aussitôt à provoquer MOVE et à menacer d'entrer de force dans la maison pour exécuter les mandats d'amener.
Pendant le déroulement du procès, MOVE nota le caractère inhabituel des questions posées et des menaces proférées par Ribner, ainsi que le nombre impressionnant de policiers et de shérifs armés présents dans la salle: ceci créait une situation favorable à un affrontement au sein même du tribunal, une situation propice à provoquer des blessures, voire des décès accidentels parmi les gens de MOVE. Les prévenus refusèrent désormais de comparaître. Ribner continua le procès en leur absence et les condamna à des peines plus longues qui ne relevaient plus de la prison locale. Ils durent être transférés à la prison d'état de Graterford, à environ quarante-cinq kilomètres de Philadelphie. Ceci déclencha la colère de MOVE, qui déclara qu'il s'agissait d'un coup monté et que désormais, Robert Conrad et Jerry devaient être considérés comme prisonniers politiques.
Move… Qui sont-ils ?
"Vidéo / 6 min / Couleur" ©2011 - "In Prison My Whole Life" de Marc Evans
D'après le livre "20 years on the Move"
Traduction : Claude GUILLAUMAUD pour "Just Justice"
Légendes Photos : Béatrice KOULAKSSIS et Nadège ARNAULT
David JOYEUX (développement)
et Jonathan LERE (webdesign)
Dessins des Move 9 : Tinted Justice Collective
1&1 Internet AG
Brauerstr. 48
76135 Karlsruhe
Allemagne
Merci à Ramona Africa et à l'ensemble de la famille Move