Nine - Histoire de la communauté Move

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Chapitre-2-Le-Contexte

- 12 juin 1977 - L'Ultimatum -

La police mit en place un système de surveillance vingt-quatre heures sur vingt-quatre autour de la maison de MOVE afin d'arrêter les résidents dès qu'ils sortiraient. 

Le 12 juin1977 Sue Africa quitta la maison et fut interpellée quelques rues plus loin. Les autres ne quittaient jamais la maison. Les mois passèrent et la police continua à veiller et attendre.


MOVE avait déposé une plainte contre la ville de Philadelphie, avec demande de dommages et intérêts à hauteur de $26 millions, pour la mort de Life Africa le 28 mars 1976 ainsi que les violences policières ayant provoqué des interruptions de grossesse de 1974 à 1976. Le blocus mis en place par Frank Rizzo les empêcha d'assister aux audiences et leur plainte fut classée sans suite.

 

Pendant ce temps certains responsables politiques de Philadelphie et quelques journalistes allèrent en Virginie, là où se trouvait la ferme de MOVE et entreprirent une campagne de diffamation auprès des riverains. Ils décrivirent MOVE comme une bande de drogués, de prédateurs qui allaient abattre tous les troupeaux environnants. La rumeur s'emparant de l'affaire, le vendeur fut assailli de plaintes et il exigea le paiement immédiat du solde de la transaction. Incapable de payer comptant, MOVE dut abandonner sa ferme.


L'arrêté 1100 de Code Pénal de Pennsylvanie précise qu'un mandat d'inculpation doit être exécuté ou prorogé dans un délai de 180 jours. Le délai d'application des onze mandats expirait le 20 novembre. Le lendemain le bureau du procureur déposa une demande de renouvellement. (Avait-on oublié le délai légal ou avait-on pris l'habitude de modifier les lois quand il s'agissait de MOVE?) Le juge Edward Blake accorda le renouvellement en toute illégalité. (Blake devint, par la suite, le Président de la cour de "Common Pleas").


Pendant toute la durée de l'ultimatum, des médiateurs et des négociateurs appartenant à différentes communautés et agences municipales de la ville s'employèrent à négocier un accord entre la ville et MOVE. Mais les discussions butaient sur une clause imposée par MOVE: la libération des prisonniers politiques. MOVE n'acceptait aucun compromis sur ce point. Robert, Conrad et Sue devaient être libérés: cette clause était incontournable. Les négociations étaient dans l'impasse, d'autant plus que les gens de la mairie leur disaient, en privé : "Plutôt vous tuer tous que de laisser un de vous sortir de prison." Un agent fédéral commença à observer ce qui se passait derrière les barrières et à leur dire que le mouvement allait être infiltré par des agents fédéraux puis démantelé et anéanti*.

 

*C'est ainsi qu'avait fonctionné le programme fédéral, institué par le FBI et appelé COINTELPRO. Il avait conduit au démantèlement, puis à la disparition des Panthères Noires dans les années 1970.

 

  • ©Urban Archives, Temple University
  • © Let the fire burn
©Urban Archives, Temple University © Let the fire burn

Frank Africa lisant l'ultimatum de Rizzo : "Get Out or Die"

Le système de surveillance de la police, autour de la maison de Powelton.

 

 

Move… Qui sont-ils ?

"Vidéo / 6 min / Couleur" ©2011 - "In Prison My Whole Life" de Marc Evans

 

 

Rédaction

D'après le livre "20 years on the Move"

Traduction : Claude GUILLAUMAUD pour "Just Justice"

Légendes Photos : Béatrice KOULAKSSIS et Nadège ARNAULT

 

Réalisation

David JOYEUX (développement)

et Jonathan LERE (webdesign)

Dessins des Move 9 : Tinted Justice Collective

 

Hébergement

1&1 Internet AG
Brauerstr. 48
76135 Karlsruhe
Allemagne

 

Merci à Ramona Africa et à l'ensemble de la famille Move