Maison de Powelton Village, Philadelphie - 1978
©Temple University
P.O. BOX 19709
Philadelphia
PA 19143
Chapitre 1
L'organisation MOVE fut créée à Philadelphie, au début des années 1970. Reconnaissables à leurs "dreadlocks", à leur nom patronymique "Africa", à leur choix de vivre en communauté et à leur dévouement total à la cause qu'ils défendent, les membres de MOVE vivent selon les principes du fondateur du groupe JOHN AFRICA.
Chapitre 2
Pendant les années 1970, Frank Rizzo contrôlait toute la vie politique locale à Philadelphie. Il avait commencé sa carrière comme simple policier, mais il franchit tous les échelons et devint finalement commissaire de police de la ville de Philadelphie de 1967 à 1971.
Chapitre 3
Le mardi 8 août, dès l’aube, des centaines de policiers en gilets pare-balles et casques anti-émeute encerclèrent la maison de la 33ème rue et ordonnèrent à MOVE de se rendre.
Chapitre 4
Mumia Abu-Jamal est l’un des journalistes qui fit les reportages les plus honnêtes sur MOVE. Il s’efforçait de comprendre les motivations du groupe. C’est également un journaliste hautement apprécié à Philadelphie où il fut élu président du chapitre local de l’Association des Journalistes Noirs.
Chapitre 5
Entre 6 et 7.30 heures, la police aspergea le quartier de gaz lacrymogènes et tira 10.000 coups de feu sur la maison sachant qu’il y avait des femmes et des enfants à l’intérieur.
Chapitre 6
Quand des membres de MOVE furent en mesure de bénéficier d’une liberté conditionnelle, le Bureau d’Application des Peines de Pennsylvanie publia une clause spéciale stipulant que ces derniers devaient s'engager à n’avoir plus aucun contact avec leur organisation.
Dès que la ville sut que MOVE n'avait pas ni fusils ni d'explosifs, elle s'empressa de modifier et de redéfinir les termes de l'accord. Très vite il apparut clairement que Ed Rendell ne tiendrait pas la promesse qu'il avait faite de classer l'affaire MOVE en 4 à 6 semaines.
Le délai de réflexion de quatre-vingt dix jours, dont MOVE avait accepté le principe, fut présenté aux médias comme un ultimatum. L'engagement d'aider MOVE à se reloger ne fut pas tenu, et la ville demandait désormais que leur maison soit rasée.
Le Juge Fred DiBona qui, jusqu'à ce jour, n'avait en charge que des dossiers au tribunal administratif, en instance depuis trois ans, se vit charger de poursuivre MOVE au pénal, ce qui n'avait jamais été stipulé dans l'accord. MOVE avait déjà, par le passé, était soumis à l'arrogance et l'arbitraire de DiBona, qui usait pleinement de son pouvoir discrétionnaire. La situation étant devenue intolérable, Phil et Sue Africa tentèrent de désamorcer le conflit en allant voir le juge le 23 mai. Bien qu'il ne s'agisse que d'un rendez-vous au cabinet du juge, et non pas d'une audience au tribunal, DiBona décida finalement de condamner Phil pour injure à magistrat et de révoquer sa mise en liberté sous caution garantie par l'accord du 3 mai. Peu après la ville confia au juge DiBona tous les dossiers concernant MOVE, dessaisissant ainsi des juges moins dociles aux consignes de Rizzo.
A l'audience du 2 août 1978, DiBona jugea que MOVE n'avait pas respecté le délai imposé de 90 jours pour l'évacuation de la maison. Les policiers en service le jour de l'audience confirmèrent que la maison n'abritait que trois membres de MOVE ce matin-là. Cependant, la ville tenait tellement à se débarrasser de toute la communauté que le juge DiBona conclut l'audience en condamnant l'avocat Oscar Gaskins pour non-respect envers la cour et en signant des mandats d'amener pour presque tous les membres de MOVE, y compris Robert, Conrad, Jerry et Sue Africa. Ces quatre derniers, ainsi que la plupart des autres membres cités, n'étaient pas dans la maison et ne pouvaient donc pas avoir enfreint un ordre d'évacuation.
Le 5 août, les autorités de Philadelphie, en collaboration avec la police de Virginie attaquèrent de nuit la demeure de Richmond où résidaient deux femmes de la communauté et quatorze enfants. Faisant irruption dans la maison, revolver au poing, les policiers arrêtèrent Gail et Rhonda Africa. Les mandats avaient pour justification le refus de Gail et Rhonda de quitter un domicile dont elles étaient à des centaines de kilomètres.
Move… Qui sont-ils ?
"Vidéo / 6 min / Couleur" ©2011 - "In Prison My Whole Life" de Marc Evans
D'après le livre "20 years on the Move"
Traduction : Claude GUILLAUMAUD pour "Just Justice"
Légendes Photos : Béatrice KOULAKSSIS et Nadège ARNAULT
David JOYEUX (développement)
et Jonathan LERE (webdesign)
Dessins des Move 9 : Tinted Justice Collective
1&1 Internet AG
Brauerstr. 48
76135 Karlsruhe
Allemagne
Merci à Ramona Africa et à l'ensemble de la famille Move