Delbert Africa hurle à la presse à son arrivée au tribunal, 7 avril 1980
©William F. Steinmetz / Philadelphia Inquirer
P.O. BOX 19709
Philadelphia
PA 19143
Chapitre 1
L'organisation MOVE fut créée à Philadelphie, au début des années 1970. Reconnaissables à leurs "dreadlocks", à leur nom patronymique "Africa", à leur choix de vivre en communauté et à leur dévouement total à la cause qu'ils défendent, les membres de MOVE vivent selon les principes du fondateur du groupe JOHN AFRICA.
Chapitre 2
Pendant les années 1970, Frank Rizzo contrôlait toute la vie politique locale à Philadelphie. Il avait commencé sa carrière comme simple policier, mais il franchit tous les échelons et devint finalement commissaire de police de la ville de Philadelphie de 1967 à 1971.
Chapitre 3
Le mardi 8 août, dès l’aube, des centaines de policiers en gilets pare-balles et casques anti-émeute encerclèrent la maison de la 33ème rue et ordonnèrent à MOVE de se rendre.
Chapitre 4
Mumia Abu-Jamal est l’un des journalistes qui fit les reportages les plus honnêtes sur MOVE. Il s’efforçait de comprendre les motivations du groupe. C’est également un journaliste hautement apprécié à Philadelphie où il fut élu président du chapitre local de l’Association des Journalistes Noirs.
Chapitre 5
Entre 6 et 7.30 heures, la police aspergea le quartier de gaz lacrymogènes et tira 10.000 coups de feu sur la maison sachant qu’il y avait des femmes et des enfants à l’intérieur.
Chapitre 6
Quand des membres de MOVE furent en mesure de bénéficier d’une liberté conditionnelle, le Bureau d’Application des Peines de Pennsylvanie publia une clause spéciale stipulant que ces derniers devaient s'engager à n’avoir plus aucun contact avec leur organisation.
Avec neuf accusés qui présentaient eux-mêmes leur défense, neuf avocats commis d'office, une presse abondamment représentée, et un public composé de supporters de MOVE, les multiples audiences préparatoires au procès devinrent interminables et se déroulèrent dans une ambiance de cirque.
L'intelligence cinglante de MOVE et ses inlassables contre-interrogatoires usèrent la patience de plusieurs juges qui décidèrent d'expulser, à maintes reprises, un certain nombre d'accusés de la salle d'audience. Afin d'être admis à nouveau dans la salle, le juge exigeait une réponse par oui ou par non à la question suivante: "Promettez-vous de bien vous conduire si je vous autorise à revenir? Invariablement la réponse était: "Je ferai ce qui est juste."
Le procès présidé par le juge Edwin Malmed devint le plus long et le plus coûteux de l'histoire de la justice à Philadelphie. Il débuta en décembre 1979. Parmi les premiers témoins à charge se trouvait l'inspecteur principal George Fencl, à la tête de la Brigade des Affaires Civiles. Il avait été, avec Rizzo, l'un des principaux inspirateurs du complot visant à éliminer MOVE. Durant les procès et les audiences antérieurs, les tribunaux s'étaient opposé aux tentatives de MOVE de faire comparaître à la barre des témoins haut-placés. Profitant de l'occasion offerte, MOVE se mit à menacer Fencl de représailles.
Après quatre jours ininterrompus de contre-interrogatoires agités, le juge Malmed suspendit finalement les audiences et excusa les témoins épuisés. Le lendemain, le mardi 15 janvier 1980 n'étant pas un jour ouvrable les tribunaux ne siégèrent pas. Le mercredi 16, les gens de MOVE arrivèrent ulcérés au procès. La veille, la police s'était vengée en organisant un autre raid sur la maison de Richmond, en Virginie, où vivaient deux femmes de MOVE, ainsi que de nombreux enfants dont les parents étaient emprisonnés et accusés du meurtre du 8 août 1978. MOVE exigea que le procès soit suspendu jusqu'à ce qu'ils sachent où se trouvaient les enfants et dans quelles conditions ils étaient. Malmed refusa. Les plus véhéments des accusés furent expulsés tandis que le juge tentait de poursuivre l'audience en dépit des objections répétées des parents. Les deux jours suivants, les hostilités continuèrent jusqu'à ce que finalement le juge Malmed fasse expulser tous les accusés du tribunal.
Puis il ordonna aux avocats commis d'office d'assurer la défense malgré l'opposition farouche de MOVE qui refusait d'être jugé "in absentia". Néanmoins, aucun des accusés ne fut autorisé à assister aux 47 jours d'audience suivants que dura le procès.
08 août 1978
"Vidéo / 11 min / NB" ©Temple University Philadelphia
D'après le livre "20 years on the Move"
Traduction : Claude GUILLAUMAUD pour "Just Justice"
Légendes Photos : Béatrice KOULAKSSIS et Nadège ARNAULT
David JOYEUX (développement)
et Jonathan LERE (webdesign)
Dessins des Move 9 : Tinted Justice Collective
1&1 Internet AG
Brauerstr. 48
76135 Karlsruhe
Allemagne
Merci à Ramona Africa et à l'ensemble de la famille Move