Nine - Histoire de la communauté Move

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Chapitre-3-08-aout-1978

- Destruction de preuves -

La version officielle de l'attaque du 8 août -selon la police- était que MOVE avait tiré en premier. 

Cependant, des témoins oculaires -principalement des journalistes, bien que peu d'entre eux aient été autorisés sur les lieux- fournirent une autre version des faits. Journalistes de radio, Richard Maloney et Larry Rosen affirment tous les deux que le premier coup de feu avait été tiré d'une maison située à l'angle opposé de la rue : ils avaient vu un bras, tenant un revolver, sortir d'une fenêtre au premier étage.


Bien que détruire les preuves dans une affaire criminelle soit illégal, la police fit venir des bulldozers et à midi le sol était nivelé, les maisons détruites, ainsi que le sous-sol et les arbres de la cour. On n'avait rien conservé du lieu du crime, on n'avait pas même fait de marquage à la craie ou d'études balistiques.


Avec son arrogance habituelle et son goût du spectacle, Rizzo organisa une conférence de presse l'après-midi même à l'hôtel de Ville autour d'une table couverte d'armes qui, selon ses dires, avaient été saisies dans la maison démolie. Quant à l'avenir de MOVE à Philadelphie, Rizzo le voyait ainsi: "La seule façon de s'en débarrasser c'est de rétablir la peine de mort; envoyez-les sur la chaise électrique et c'est moi qui appuierai sur le bouton." (c'est à la fin de cette même année que l'état de Pennsylvanie rétablit la peine de mort, mais il n'y eut pas d'effet rétroactif).


Avant le 8 août, faisant suite à la requête de l'avocat Oscar Gaskins, le juge Calvin Wilson avait émis un arrêté d'interdiction de démolition de la maison, mais le juriste conseil de la ville avait donné l'ordre de passer outre. A une audience préliminaire sur une demande de non-lieu présentée par MOVE suite à l'effacement de preuves, MOVE fit prévaloir l'argument que la destruction de la maison, les empêchait de prouver innocence de ses gens dans le meurtre du policier James Ramp. MOVE citait le cas des Panthères Noires, Fred Hampton et Mark Clark dans l'état de l'Illinois, où seule l'étude balistique effectuée à partir des impacts de balles sur les murs et les portes de la maison avait permis aux enquêteurs de prouver que les tirs provenaient des policiers. Le juge Merna Marshal déclara la pétition de MOVE irrecevable et les mit en accusation. (des problèmes de santé empêchèrent Marshal de présider le procès jusqu'à la fin, il mourut de leucémie le 30 décembre, 1979.)

 

  • © Free the Move 9 now
  • ©Urban Archives, Temple University, Philadelphia, Pennsylvania
© Free the Move 9 now ©Urban Archives, Temple University, Philadelphia, Pennsylvania

La police fit venir des bulldozers. A midi, le sol était nivelé et la maison détruite

La maison est démolie immédiatement après l'attaque

 

 

08 août 1978

"Vidéo / 11 min / NB" ©Temple University Philadelphia

 

 

Rédaction

D'après le livre "20 years on the Move"

Traduction : Claude GUILLAUMAUD pour "Just Justice"

Légendes Photos : Béatrice KOULAKSSIS et Nadège ARNAULT

 

Réalisation

David JOYEUX (développement)

et Jonathan LERE (webdesign)

Dessins des Move 9 : Tinted Justice Collective

 

Hébergement

1&1 Internet AG
Brauerstr. 48
76135 Karlsruhe
Allemagne

 

Merci à Ramona Africa et à l'ensemble de la famille Move