Delbert et Chuck Africa, 8 mai 1980
©Prentice Cole / Philadelphia Daily News
P.O. BOX 19709
Philadelphia
PA 19143
Chapitre 1
L'organisation MOVE fut créée à Philadelphie, au début des années 1970. Reconnaissables à leurs "dreadlocks", à leur nom patronymique "Africa", à leur choix de vivre en communauté et à leur dévouement total à la cause qu'ils défendent, les membres de MOVE vivent selon les principes du fondateur du groupe JOHN AFRICA.
Chapitre 2
Pendant les années 1970, Frank Rizzo contrôlait toute la vie politique locale à Philadelphie. Il avait commencé sa carrière comme simple policier, mais il franchit tous les échelons et devint finalement commissaire de police de la ville de Philadelphie de 1967 à 1971.
Chapitre 3
Le mardi 8 août, dès l’aube, des centaines de policiers en gilets pare-balles et casques anti-émeute encerclèrent la maison de la 33ème rue et ordonnèrent à MOVE de se rendre.
Chapitre 4
Mumia Abu-Jamal est l’un des journalistes qui fit les reportages les plus honnêtes sur MOVE. Il s’efforçait de comprendre les motivations du groupe. C’est également un journaliste hautement apprécié à Philadelphie où il fut élu président du chapitre local de l’Association des Journalistes Noirs.
Chapitre 5
Entre 6 et 7.30 heures, la police aspergea le quartier de gaz lacrymogènes et tira 10.000 coups de feu sur la maison sachant qu’il y avait des femmes et des enfants à l’intérieur.
Chapitre 6
Quand des membres de MOVE furent en mesure de bénéficier d’une liberté conditionnelle, le Bureau d’Application des Peines de Pennsylvanie publia une clause spéciale stipulant que ces derniers devaient s'engager à n’avoir plus aucun contact avec leur organisation.
Le 8 mai 1980, après 67 jours de procès, le juge Malmed déclara Janine, Debbie, Janet, Merle, Delbert, Mike, Edward, Phil, et Chuck Africa coupables de meurtre au troisième degré, de conspiration, de coups et blessures et de nombreuses tentatives de meurtre. Chaque prévenu fut condamné à une peine allant de 30 à 100 ans.
Quelques jours après le verdict, Malmed fut l'invité d'une émission de la radio locale. Le journaliste Mumia Abu-Jamal appela et posa au juge la question suivante: "Qui a tué James Ramp ?" Malmed répliqua "Je n'en ai pas la moindre idée", et il poursuivit en déclarant que puisque les membres de MOVE voulaient être jugés en tant que famille, il les avait condamnés en tant que famille. Trois autres adultes étaient dans la maison le 8 août, pourtant deux ne furent jamais condamnés alors que Consuewella Dotson, qui avait refusé de renier son allégeance à MOVE, fut jugée ultérieurement, lors d'un procès séparé, et se vit infliger une peine de prison de dix à vingt ans par le juge Levy Anderson -lequel ajouta 3 ans et demi pour outrage à la cour. Les neuf prévenus protestèrent contre une condamnation due uniquement à leur fidèle soutien à MOVE et non pas à une quelconque complicité dans la mort d'un policier.
La légalité de l'opération militaire de Rizzo reposait sur les 21 mandats d'arrêt signés la semaine précédent le 8 août. Le juge Dibona avait signé ces mandats parce que les membres de MOVE ne s'étaient pas présentés à l'audience du 2 août, celle où il déclara qu'ils avaient enfreint l'ultimatum de 90 jours pour l'évacuation des lieux. Le 31 janvier 1980, le juge Dibona mourut. Cependant, les mandats d'arrêt qu'il avait délivrés ne furent pas suspendus.
Seuls neuf membres de MOVE avaient été arrêtés le 8 août. Les douze autres mandats furent jugés légaux en dépit des irrégularités suivantes :
1. MOVE n'ait jamais accepté l'ultimatum de 90 jours.
2. Les affaires criminelles ne relevaient pas de la juridiction du juge Dibona.
3. Les termes de l'accord spécifiaient que Oscar Gaskin représenterait MOVE et que leur présence physique n'était pas requise aux audiences.
4. Le 8 août, tous les membres qui n'étaient pas en état d'arrestation avaient, de toute évidence, évacué les lieux.
5. Et finalement, depuis le 8 août, il n'y avait plus de maison.
Néanmoins, selon le procureur, les faits cités n'entachaient pas la procédure juridique d'irrégularité. Sur la base de mandats d'arrêt signés par un juge décédé, le cabinet d'Ed Rendell en délivra de nouveaux et la campagne lancée pour traquer et éliminer MOVE continua.
08 août 1978
"Vidéo / 11 min / NB" ©Temple University Philadelphia
D'après le livre "20 years on the Move"
Traduction : Claude GUILLAUMAUD pour "Just Justice"
Légendes Photos : Béatrice KOULAKSSIS et Nadège ARNAULT
David JOYEUX (développement)
et Jonathan LERE (webdesign)
Dessins des Move 9 : Tinted Justice Collective
1&1 Internet AG
Brauerstr. 48
76135 Karlsruhe
Allemagne
Merci à Ramona Africa et à l'ensemble de la famille Move