Nine - Histoire de la communauté Move

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Chapitre-5-13-mai-1985

- La Ville fait la sourde oreille -

A la fin de l'année 1983, force était de constater qu'aucun responsable politique ou fonctionnaire de la ville de Philadelphie n'avait montré la moindre intention de prendre des mesures en faveur des neuf membres de MOVE emprisonnés sans preuve.

Quant aux médias c'était le black-out. Le 25 décembre 1983 MOVE décida de rompre le silence et de s'adresser directement aux gens, à l'aide d'un haut-parleur fixé sur leur maison, et d'expliquer aux riverains à quel point les agissements de la ville étaient malhonnêtes et discriminatoires.

 

Lorsque certains habitants d'Osage Avenue vinrent se plaindre du bruit, MOVE leur demanda de faire pression sur la ville pour les aider à faire sortir des innocents de prison. Accepter une telle injustice, disait MOVE, signifiait que n'importe qui, y compris les voisins eux-mêmes, pouvaient être victimes, d'un faux procès, accusés à tort et mis sous les verrous. Les riverains choisirent de placer leur confiance dans les institutions gouvernementales et cherchèrent un moyen de faire partir MOVE.

 

Quelques semaines plus tard, Wilson Goode devint maire. Tandis que beaucoup d'habitants de Philadelphie se réjouissaient de l'élection du premier maire noir, Goode oublia aussitôt les promesses faites à MOVE : il n'intervint en aucune manière alors qu'une épreuve de force se préparait. Sachant que la ville était prête à tout pour les faire taire, MOVE commença à fortifier la maison de Osage Avenue. Pendant ce temps la police faisait les préparatifs nécessaires pour attaquer la maison de MOVE avec le soutien du FBI qui lui procura secrètement 20 kilos d'un explosif militaire le "C-4". Ceci était contraire à tous les règlements de police, du FBI, et de la législation fédérale sur le transfert d'explosifs.

 

A mesure que les mois passaient, la presse locale recommença à s'intéresser à MOVE, mais elle relatait essentiellement les griefs des riverains, non pas les recours légaux déposés par MOVE contre la ville pour obtenir justice. Après que MOVE ait organisé une réunion avec les habitants d'Osage Avenue pour expliquer la situation, la police intensifia sa politique de harcèlement et d'intimidation. Entre juin et octobre, Alfonso Africa fut arrêté et sévèrement battu par la police à plusieurs reprises; il fut blessé par balle lors d'une interpellation. Le 8 août 1984, des centaines de policiers et de pompiers encerclèrent le quartier de Osage pendant une journée entière -en fait ce n'était qu'une répétition de ce qui devait se terminer tragiquement ultérieurement.

 

Cependant MOVE ne répondit pas aux provocations. Excédés par l'incapacité des responsables locaux à les aider dans ce conflit, les riverains d'Osage demandèrent au gouverneur Dick Thornburgh d'intervenir mais il refusa de prendre position. Quand par la suite il devint haut fonctionnaire au ministère de la justice, Thornburgh refusa d'ouvrir une enquête sur la catastrophe du 13 mai 1985 qu'il n'avait rien fait pour éviter.

 

  • ©philadelphiaencyclopedia
  • ©Pat Rodgers / For the Philadelphia Daily News
  • ©Michael Mercanti / Philadelphia Daily News
©philadelphiaencyclopedia ©Pat Rodgers / For the Philadelphia Daily News ©Michael Mercanti / Philadelphia Daily News

Wilson Goode, 1er Maire Afro-Américain de Philadelphie

Conrad Africa et Theresa Brooks, Osage Avenue 1985

Membres de l'unité spéciale de la police de Philadelphie au 62e St., dans la matinée du 13 mai 1985

 

 

13 mai 1985

"Vidéo / 15 min / NB" ©Let's the fire burn

 

LET'S THE FIRE BURN !


Wilson Goode, Maire de Philadelphie, 13 mai 1985

Rédaction

D'après le livre "20 years on the Move"

Traduction : Claude GUILLAUMAUD pour "Just Justice"

Légendes Photos : Béatrice KOULAKSSIS et Nadège ARNAULT

 

Réalisation

David JOYEUX (développement)

et Jonathan LERE (webdesign)

Dessins des Move 9 : Tinted Justice Collective

 

Hébergement

1&1 Internet AG
Brauerstr. 48
76135 Karlsruhe
Allemagne

 

Merci à Ramona Africa et à l'ensemble de la famille Move