MOVE informa les négociateurs de dernière minute que si la ville acceptait de retirer ses plaintes illégales dans les procédures précédentes et si, dans un souci de justice, un juge ré-ouvrait, l'enquête de 1978, MOVE se rendrait immédiatement. Ni les élus, ni les juges, ni les médias n'en tinrent compte.

Le 8 mai 1985, Alfonso Africa fut condamné à cinq ans de prison pour entrave à la justice lors d'une précédente interpellation. Le 11 mai, la police se procura un mandat d'amener au nom d'Alfonso -bien que celui fût déjà incarcéré- et s'en servit, deux jours plus tard, pour attaquer la maison d'Alfonso à Chester en Pennsylvanie. Ils l'arrosèrent de gaz lacrymogènes. La seule adulte sur les lieux, sa femme Marie, fut arrêtée et leurs cinq enfants furent confiés à l'assistance sociale tandis que la police mettait leur maison à sac.

Pour justifier l'assaut d'Osage Avenue, le Juge Lynne Abraham émit des mandats d'amener, le 11 mai, aux noms de Ramona, Conrad, Frank et Teresa Africa pour trouble sur la voie publique et menaces terroristes. Le lendemain, la police faisait évacuer tout le quartier 6200 de Osage Avenue et mettait les voitures garées dans la rue en fourrière.

Le lundi 13 mai la police et les pompiers lancèrent une opération militaire pour s'emparer de la petite maison de MOVE utilisant tour à tour des gaz lacrymogènes, des canons à eau, des carabines à lunette, des fusils mitrailleurs, des fusils d'assaut, des armes équipés de silencieux, des mitrailleuses automatiques Browning, des mitrailleuses M-60, un canon anti-tank de 20, et un fusil mitrailleur de 50. Certaines de ces armes avaient été fournies directement et en toute illégalité par la "U.S Alcohol, Tobacco et Firearms Agency".

Entre 6 et 7.30 heures, la police aspergea le quartier de gaz lacrymogènes et tira 10.000 coups de feu sur la maison sachant qu'il y avait des femmes et des enfants à l'intérieur. Ils tentèrent également de faire sauter les murs avec des explosifs de l'armée fournis illégalement par le FBI. Mais toutes ces attaques échouèrent : MOVE ne sortait pas. Plus tard dans l'après-midi, ils prirent un hélicoptère de l'état de Pennsylvanie pour larguer une bombe sur le toit. L'explosion déclencha un incendie que, sur ordre de la police, les pompiers laissèrent brûler. Quand ils se décidèrent à intervenir, soixante maisons avaient été détruites.