Au procès de Ramona Africa, le juge Michael Stiles et le procureur Joseph McGill précisèrent aux jurés que les élus et les policiers responsables des faits seraient jugés ultérieurement par un autre jury.
Le jury déclara Ramona coupable d'incitation à l'émeute, de complot contre l'Etat et elle fut condamnée à une peine allant de 16 mois à 7 ans. Le lieutenant Frank Powell, qui bombarda la maison, et l'officier William Klein, qui avait fabriqué la bombe, refusèrent de témoigner, invoquant le cinquième amendement qui autorise à ne pas témoigner contre soi-même.
Le maire Wilson Goode mit en place une Commission Spéciale pour enquêter sur la catastrophe. Les conclusions de la Commission Spéciale rejetait la responsabilité sur les décideurs locaux mais, n'étant pas une instance judiciaire, elle ne pouvait émettre qu'un avis consultatif. En 1986, le procureur de Philadelphie, Ron Castille, mit en place un Grand Jury pour déterminer les responsabilités.
En dépit d'un lourd bilan, 11 morts, 60 maisons détruites, utilisation d'explosifs militaires sans autorisation et refus d'éteindre un incendie, le Grand Jury de Ron Castille suivit ses instructions et ne prononça aucune inculpation. Questionné ultérieurement sur son refus de communiquer au Grand Jury les conclusions accablantes pour la ville du rapport d'éminents médecins légistes exécuté à la demande expresse du procureur, ce dernier ne put fournir aucune justification plausible.
Le grand jury fédéral réuni pour enquêter sur la violations des droits constitutionnels des victimes, conclut également à un non-lieu. Toutes ces enquêtes limitèrent leur champ d'investigation aux seuls événements du 13 mai 1985 et refusèrent de prendre en considération les illégalités antérieures, en particulier l'emprisonnement sans preuve de neuf membres de MOVE arrêtés le 8 août 1978.
En 1987, Wilson Goode fut ré-élu maire. Ses supporters et lui-même considérèrent cette victoire comme une revanche sur le désastre du 13 mai 1985. D'autres virent sa victoire comme une triste nécessité. Son rival était Frank Rizzo. Avant que l'on ait oublié l'assassinat de tant de personnes, Ramona déposa un recours contre la ville, auprès du tribunal civil, pour violation de droits constitutionnels lors du 13 mai 1985. Le dossier progressa très lentement, au gré des diverses conclusions de la cour fédérale quant à la répartition des responsabilités au sein de l'équipe municipale et administrative.
Finalement un juge fédéral, William Hall, statua que larguer une bombe ne constituait pas un recours excessif à la force. Ramona fit immédiatement appel et la décision fut annulée par une cour de trois juges. La ville fit appel à son tour auprès de la Cour Suprême.
