Un juge fédéral annule la condamnation à mort de l'ancien journaliste Mumia Abu-Jamal le 18 Décembre 2001.
©Reuters
P.O. BOX 19709
Philadelphia
PA 19143
Chapitre 1
L'organisation MOVE fut créée à Philadelphie, au début des années 1970. Reconnaissables à leurs "dreadlocks", à leur nom patronymique "Africa", à leur choix de vivre en communauté et à leur dévouement total à la cause qu'ils défendent, les membres de MOVE vivent selon les principes du fondateur du groupe JOHN AFRICA.
Chapitre 2
Pendant les années 1970, Frank Rizzo contrôlait toute la vie politique locale à Philadelphie. Il avait commencé sa carrière comme simple policier, mais il franchit tous les échelons et devint finalement commissaire de police de la ville de Philadelphie de 1967 à 1971.
Chapitre 3
Le mardi 8 août, dès l’aube, des centaines de policiers en gilets pare-balles et casques anti-émeute encerclèrent la maison de la 33ème rue et ordonnèrent à MOVE de se rendre.
Chapitre 4
Mumia Abu-Jamal est l’un des journalistes qui fit les reportages les plus honnêtes sur MOVE. Il s’efforçait de comprendre les motivations du groupe. C’est également un journaliste hautement apprécié à Philadelphie où il fut élu président du chapitre local de l’Association des Journalistes Noirs.
Chapitre 5
Entre 6 et 7.30 heures, la police aspergea le quartier de gaz lacrymogènes et tira 10.000 coups de feu sur la maison sachant qu’il y avait des femmes et des enfants à l’intérieur.
Chapitre 6
Quand des membres de MOVE furent en mesure de bénéficier d’une liberté conditionnelle, le Bureau d’Application des Peines de Pennsylvanie publia une clause spéciale stipulant que ces derniers devaient s'engager à n’avoir plus aucun contact avec leur organisation.
La procédure d'appel en Pennsylvanie, désignée sous le nom PCRA, (Post-Conviction Collateral Act), permet de demander une révision d'un procès dans les cas suivants : découverte de preuves nouvelles, violation des droits garantis par la constitution, ou assistance juridique insuffisante.
Les révisions de procès, au bénéfice de cette loi, sont très rares. En effet très peu de condamnés ont les moyens de financer une nouvelle enquête. Il leur est déjà difficile de garder des contacts avec l'extérieur, il leur est pratiquement impossible, étant en prison, d'interroger des témoins, de consulter des experts ou de contester les preuves fournies par l'accusation. En outre, cette procédure repose plus sur l'interprétation des textes et la jurisprudence, que sur le fond de l'affaire.
La plupart des pièces juridiques relatives au 8 août 1978, (et beaucoup de dossiers de Mumia également) ont été détruites dans l'incendie du 13 mai 1985. C'est pour toutes ces raisons que les condamnés de 1978 n'ont pas pu déposer leur appel avant 1990, date à laquelle ils ont pu s'assurer les services d'un avocat. Mais début 1996, la justice n'avait toujours pas statué sur leur dossier.
En juin 1995, après des années d'enquête, Leonard Weinglass et ses collaborateurs ont pu faire appel au titre de la PCRA, en invoquant de graves irrégularités dans la procédure, la violation des droits constitutionnels de l'accusé et le choix partial des jurés. Les enquêteurs ont découvert que Mumia était fiché par le FBI depuis l'âge de 14 ans, et que le juge Sabo* détenait le record des condamnations à mort dans le pays. Se déclarant apte à défendre équitablement les deux parties, le juge Sabo refusa de se récuser et présida la procédure l'appel. Abandonnant par la suite toute apparence d'impartialité Sabo attaqua violemment les avocats de la défense: il emprisonna une avocate qui insistait pour annexer au dossier une pièce à conviction et il infligea une amende de $1000 à un autre qu'il jugeait trop lent. Avant même la fin des audiences tous les médias dénonçaient la partialité de Sabo qui transformait le procès en parodie de justice. A l'automne 1995, le cas alla en appel à la Cour Suprême de Pennsylvanie après que Sabo ait refusé la révision du procès.
*Le juge Sabo fut membre du "Fraternal Order of Police" avant d'être élu juge.
D'après le livre "20 years on the Move"
Traduction : Claude GUILLAUMAUD pour "Just Justice"
Légendes Photos : Béatrice KOULAKSSIS et Nadège ARNAULT
David JOYEUX (développement)
et Jonathan LERE (webdesign)
Dessins des Move 9 : Tinted Justice Collective
1&1 Internet AG
Brauerstr. 48
76135 Karlsruhe
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Merci à Ramona Africa et à l'ensemble de la famille Move